Déclin industriel

Filatures, usines chimiques, tanneries, savonneries, charbonnages, lavoirs à a charbon... Ces friches industrielles ont vu leurs activités s'arrêter et sont laissés à l'abandon. Les traces du temps : poussière, rouille, mousse, laissé une ambiance particulière dans ces lieux ou l'on peut encore parfois sentir les traces d'une activité passée. Parmi les lieux visités, voici un petit historique de ces endroits les plus notables :

- Rhodiacéta est une société industrielle fondée en 1922, par l'association du Comptoir des soies artificielles avec les usines du Rhône. En 1954, Rhodiacéta rachète sur le site de Besançon l'usine des Soieries (fondée en 1890 par le Comte de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle). Elle est transformée en filature de textile artificiel (filature polyester et polyamide) et prend le nom de Rhodiacéta, en rapport à l'acétate de cellulose (qui sous forme de fil textile porte le nom de rayonne ou viscose). De vastes bâtiments béton armé sont construits jusqu'en 1965. En 1973, 2500 ouvriers y travaillent. L'usine ferme en 1982 suite à une restructuration... C'est également la plus ancienne usine de fabrication du textile artificiel de France.

- La Filature B est construite milieu et fin du 19éme siècle, composée de nombreux ateliers de fabrication : certains en briques rouges sur 3 étages, d'autres en rez-de-chaussée avec une toiture en shed. Début 1900 l'usine compte 2000 salariés, vers 1950 la filature produit plus de 5 millions de kg de fil par an. L'activité diminue fortement à partir de 1980 et s'est complètement arrêtée depuis quelques années. Les bâtiments sont soit laissés à l'abandon soit loués à des entreprises.

- Le Charbonnage du Hasard de Cheratte est une mine de houille, c'est-à-dire un lieu d'extraction du charbon. La réelle exploitation sur le site de Cheratte (vallée de la Meuse) commence au 19e siècle. En 1905 le site est racheté par la S.A. des Charbonnages du Hasard de Micheroux. Le puits n°1 aux allures de châteaux médiéval est construit en 1907. La mise en exploitation du nouveau charbonnage Hasard Cheratte débute en 1910. En 1923 est construit le puits n°2 (aujourd'hui détruit), vers 1930 le site connaît son apogée : il emploie 1500 ouvriers et employés. Un 3ème puits, en béton, commencé en 1938 et opérationnel en 1953 permettait d'atteindre une profondeur de - 480m. Un 4ème est également construit au-dessus de la colline. Les différents puits servent au transport du personnel, du matériel, du minerai mais aussi à l'aérage. Le charbonnage ferme en 1977, alors qu'il employait encore 600 personnes.

- Le lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) est construit à partir de 1923 pour les mines de Blanzy, il était le plus grand d’Europe lors de sa mise en service. Le principe d'un lavoir à charbon est de transformer le charbon brut (contenant de nombreux éléments non combustibles) en produit commercialisable, destiné à des centrales ou des chaufferies. Le lavoir des Chavannes possède son propre réseau d'acheminement par voie ferroviaire : le charbon est acheminé par wagonnets depuis les différents sites d'extraction de la région (Blanzy, Epinac et Decize-La Machine. Un port est également aménagé sur le canal du Centre, pour permettre d'expédition du charbon. La surface au sol du bâtiment fait 8000m², l'ensemble est couvert de sheds, sauf les travées centrales surélevées. Le Lavoir peut traiter jusqu'à 1000 tonnes de charbon par heures. En 1999 le lavoir cesse son activité, depuis 2000, il est labellisé "patrimoine du XXe siècle".