Friches portuaires

La gare maritime a été construite pour la Compagnie Générale Transatlantique (C.G.T.) par l'architecte Urbain Cassan. Elle a été inaugurée en 1935 en même temps que le paquebot Normandie. Installée quai Joannes Couvert au Havre, elle mesurait 588 mètres, elle comprenait des magasins, une gare de chemin de fer et une tour marégraphe. Considéré comme site stratégique par les alliés, la gare a été très endommagée par les bombardements de 1944. Elle est reconstruite en 1952, en faisant appel à nouveau à Urbain Cassan. Une nouvelle rampe d'accès est construite, le style art déco d'avant guerre a été remplacé par une architecture plus austère toujours en béton armé. Le projet est moins ambitieux et fait davantage appel aux éléments préfabriqués ce qui limite les coûts.

A proximité, la forme de Radoub n°7 (cale sèche) permettait l’accueil de navires (tels que le Normandie ou encore le France) et leur mise à sec pour leur entretien. Ce bassin a été transformé en base sous marine pensant la seconde guerre mondiale par les troupes allemandes. Le 9 décembre 1946, au cours d’une violente tempête, le paquebot Liberté rompt ses amarres, vient heurter l’épave du paquebot Paris (coulé en 1939 après un incendie) et coule droit. Un immense mur écran en béton est alors construit quai Mazeline, en face du quai Joannès-Couvert. D’une longueur de 250m et d’une hauteur de plus de 20m, il permettait d'orienter les vents ravageurs vers le haut, protégeant ainsi les quais et les ateliers de réparation. L’ouvrage, sur lequel fut inscrit en lettres géantes « Le Havre », demeure toujours visible depuis le port.

Également situés sur le site de la Compagnie Générale Transatlantique, les ateliers Coger/Soreni avaient en charge la réparation et l'approvisionnement des navires situés dans la cale sèche (dont le France et Le Normandie). Les ateliers de réparation emploieront 450 ouvriers en 1887, 900 en 1902, 1000 en 1931. En 1965, ce service technique de réparation sera constitué en filiale de la CGM sous le nom de Coger. En 1981 la SNACH (Société Nouvelle des Ateliers et Chantiers du Havre) en deviendra actionnaire majoritaire. La Coger déposera son bilan en 1987.

Après le départ du France, en 1974, la gare est rapidement désaffectée. En 1980, le bâtiment principal est divisé en 2 pour permettre l'accès au dock flottant installé quai Johannès Couvert. Mi 2007 afin de le réhabiliter le site en zone de stockage de conteneurs, les premiers engins de destruction arrivent, 2 ans plus tard le dernier hangar sera détruit (celui autour duquel se déroule la scène finale du film "le cerveau" (1969)).